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LE BILLET

Macron : pantin et marionnettiste du vieux monde



Il n’aura pas fallu attendre bien longtemps. M. Macron n’est pas encore officiellement investi que les pires pratiques du vieux monde réapparaissent. Il faut dire que tous savent à qui ils ont affaire. Ils viennent donc réclamer leur dû. Les Valls, Didier Guillaume, Bruno Lemaire, Edouard Philippe et autres Estrosi vendent père, mère et parti pour un maroquin ministériel ou une investiture dans la « majorité présidentielle » que M. Macron leur fait miroiter. Quant à la commission européenne, elle réclame déjà l’allégeance que le nouvel entrant à l’Elysée lui a promise. Partout le règne des petits arrangements entre amis a repris ses droits. Tour à tour pantin ou marionnettiste, M. Macron prolonge le triste spectacle du vieux monde.


Quel spectacle pathétique que ce lendemain d’élection. Tout ce que le Landernau politicard compte d’arrivistes et d’ambitieux se presse autour de celui qui derrière ses dénégations de façade remplit déjà les gamelles pour les entretenir. Et paye en retour son dû en crachant dans la soupe qui hier encore les nourrissait. Voyez Manuel Valls acter le 9 mai sur RTL que « ce parti socialiste est mort ». Voyez le président du groupe PS au Sénat Didier Guillaume asséner le même jour sur CNews que « le parti socialiste est mort ». Voyez Bruno Lemaire, hier encore représentant de l’aile libérale à la primaire de la droite, ou Edouard Philippe, maire LR du Havre, se mettre en situation pour recevoir leur ministère. Voyez les débauchés de la campagne comme Estrosi qui se met en congé de la région PACA. Et qu’importe que celui-là ait dans un passé récent évoqué librement les « cinquièmes colonnes » de « l’islamo-fascisme », ait affirmé que « l’islam n’est pas compatible avec la République », ou qu’il ait conclu en 2012 un discours par « Vive l’Algérie française ». Ceux-là se placent parce que M. Macron les invite à faire mouvement vers lui. Tous ne seront peut-être pas servis mais le nouveau Président assume de déchaîner déjà les instincts les plus abjects des commensaux de la 5ème République pour la tenir à sa main.


Pauvre France qui voit dans le même temps les vampires de la Commission vouloir se payer sur la bête que M. Macron croit avoir abattu. Le Président de la Commission Jean-Claude Juncker a été le premier à dégainer dès le 8 mai : il a appelé lundi M. Macron à réduire la dépense publique en France : « Nous sommes confrontés avec la France à un problème particulier, les Français dépensent trop d’argent et ils dépensent au mauvais endroit », a-t-il ainsi déclaré à la presse depuis.. Berlin. Avant de poursuivre : « Les Français consacrent entre 53% et 57% de leur Produit intérieur brut à leurs budgets publics, compte tenu du niveau relativement élevé de la dette cela ne peut pas fonctionner dans la durée ». Et, à quelques jours des sempiternelles recommandations iniques qu’ose exprimer la Commission à l’endroit de notre pays finalement plus si souverain puisque la représentation nationale n’a elle pas encore été saisie de cet exercice budgétaire, de demander « aux Français de faire un geste en direction des autres ». Or si Jean-Claude Juncker se croit autoriser à tancer notre pays, c’est qu’il sait être participer de la comédie à laquelle l’y invite M. Macron, lui qui s’est engagé à une réduction des dépenses publiques de 60 milliards d’euros en cinq ans, passant entre autres par la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires.


Le lendemain, c’est Pierre Moscovici, qui des limbes de son commissariat européen appelait à son tour M. Macron à sortir la France de la procédure de déficit excessif (PDE) au sein de l’Union européenne, en ramenant le déficit budgétaire sous la barre des 3 % du PIB : « J’ai la conviction que la France peut et doit sortir maintenant de la procédure de déficit excessif ». Chacun joue sa partition et M. Macron en est le chef d’orchestre. Le voilà qui demain exigera des Français qu’il se serrent la ceinture car comme le disent les bonnes âmes européennes avec qui il s’accorde, « il n’y a pas d’alternative possible ». La politique de l’un appelle les injonctions des autres qui nourrissent à leur tour la politique du tour de vis du nouveau Président. Chez ces gens là, on fonctionne en vase clos.


M. Macron a même réussi le pari de réunir en deux jours tous ceux qui ont échoué : le battu de la primaire de la droite Alain Juppé annonce qu’il n’est pas « dans l’état d’esprit d’une obstruction systématique » tandis que Bernard Cazeneuve, l’ultime 1er ministre de la débandade socialiste qui s’est achevée à 6%, appelle lui « à faire réussir le quinquennat d’Emmanuel Macron ». A défaut de nouveauté, M. Macron recycle les perdants.


Avec M. Macron les lendemains d’élection sont comme les veilles de scrutin : rien n’a changé : unité de temps, unité d’action, unité de lieu. La bourse aux étiquettes politiques est rouverte, les éternels inutiles ont la parole tandis que Bruxelles continue à imposer ses vues. Les vieilles pratiques reprennent leur cours sous la férule du nouveau maître des lieux qui tout en jouant les pousse aux crimes prend bien soin de ne pas en apparaître publiquement comme le responsable. La farce continue.


Retrouver le blog de François Cocq : cocq.wordpress.com



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