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LE BILLET

Législatives en Val-de-Marne : après le bon score de Mélenchon, PCF et FI ont les cartes en main


Passé de 11% à 20% (près de 24% en Val-de-Marne) des suffrages de premier tour entre 2012 et 2017, Mélenchon a réussi à fédérer plus de 7 millions d’électeurs sur son nom et son nouveau parti FI. Un capital de voix qu’il reste à canaliser aux législatives, ce qui passe, localement, par des accords avec le PCF.


En Val-de-Marne, Mélenchon s’est placé en seconde position derrière Macron, et est arrivé en tête dans 17 villes, communistes pas que. “Il est en tête dans cinq circonscriptions, les 2,3,9,10 et 11”, précise Fabien Guillaud-Bataille, secrétaire départemental du PCF. Alors que le PS sort exsangue de ce scrutin, et aura du mal à se ranger en ordre de bataille d’ici le mois de juin, et que même le FN a localement reflué face à FI, l’opportunité est réelle, surtout si le nouveau mouvement réussit à conserver sa dynamique passé la déception de ne pas avoir été qualifié au second tour. Dans le Val-de-Marne, dernier département de France présidé par le PCF, et qui compte dix villes communistes -parmi les plus grandes- sur 47 communes, FI devra aussi composer avec le “vieux” parti qui résiste pour l’instant à se dissoudre dans un nouvel ensemble. “Nous avons concrètement permis la candidature de Jean-Luc Mélenchon en le parrainant largement, avec 400 de ces 800 signatures au niveau national, et 27 sur 28 en Val-de-Marne, et avons mené campagne de manière active avec plus de 600 initiatives de terrain ces dernières semaines”, rappelle Fabien Guillaud-Bataille. Pour le conseiller régional PCF, impossible de réussir sans s’appuyer sur l’ancrage local existant. “Jusqu’à présent, ceux qui ont essayé de construire des candidatures ex nihilo en Val-de-Marne n’ont jamais réussi, quel que soit le parti, de Julien Dray à Jean-marie Cavada, cela n’a pas marché. Il faut à la fois incarner l’espace politique et exister localement”, prévient l’élu.


« Il y a des discussions nationales qui aboutiront éventuellement à quelques accords »


Du côté de FI, François Cocq, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon et secrétaire national du PG, défend pour sa part le rassemblement au-delà des partis. “Nos très bons résultats vérifient notre théorie : nous sommes entrés dans l’ère du peuple. Nous sommes en tête dans des grandes villes comme Toulouse, Marseille, Lille, et aussi en petite couronne, et cela se conjugue avec un recul du FN. Le peuple s’est fédéré, y compris dans le Val-de-Marne où nous dépassons les 12,5% dans quasiment toutes les circonscriptions, ce qui devrait nous permettre de nous maintenir au second tour des législatives”, analyse le maire-adjoint de Champigny-sur-Marne. Mais comment vont se répartir ces voix aux législatives si FI et PCF persistent à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions comme ils l’ont annoncé pour l’instant ? Faut-il conclure des alliances pour maintenir l’union ? “Les gens ne veulent plus de la soupe des sigles qui s’alignent en bas des affiches, répond François Cocq. FI a décidé de fédérer le peuple, pas de regrouper des sigles, nous proposons cette cohérence. Ceci étant dit, il y a des discussions nationales qui aboutiront éventuellement à quelques accords, il n’est pas interdit d’être intelligent!” s’accorde le secrétaire national du PG.


Et quid d’EELV et du PS ? Faudrait-il élargir le mouvement pour lui permettre de constituer une plate-forme de gouvernement ? “Même réponse, tranche l’élu campinois. Tout d’abord, il n’est pas question de constituer un cartel de partis. Ensuite, quels y seraient nos interlocuteurs ? Dans la circonscription de Créteil, nous avons 2500 voix d’avance sur Macron mais aussi quatre fois plus que Hamon, ce qui est totalement inédit. La transformation de cet élan aux législatives ne passera pas par de la petite tambouille entre partis mais par une cohérence du package présidentielle-législatives autour du projet de Jean-Luc Mélenchon.“


Des positions différentes quant au choix de vote au second tour de la présidentielle


Contrairement au PS, qui même scindé en deux, appelle d’une seule voix à barrer la route au FN le 7 mai, les deux élus PCF et FI divergent aussi dans cette première étape. “Nous appelons à faire barrage à Marine Le Pen tout en nous préparant aux luttes futures, vu que nous étions dans la rue pour combattre les lois de Macron”, résume Fabien Guillaud-Bataille. Au PCF, un Conseil national doit se réunir mercredi pour faire le point après ce scrutin.


Chez FI, François Cocq rappelle la position du mouvement : une grande consultation des 450 000 adhérents, dont il sera rendu compte et à partir de laquelle chacun pourra faire son choix. Et la position personnelle de François Cocq : blanc, nul, abstention ou vote Macron ? “Je n’ai pas encore décidé. Je m’éclairerai à la lumière de l’avis de mes camarades.”


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