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LE BILLET

Quand les négociations du PS et d’EELV dévoilent les tripatouillages avec En marche !

Le Parisien de ce lundi 17 avril nous révèle par la bande que les tripatouillages électoraux vont bon train entre le PS et … En marche !, le mouvement de M. Macron. L’accord électoral PS-EELV en passe d’être signé renvoie en effet les candidats d’EELV sur les circonscriptions investies par les barons d’En marche ! pour mieux éviter toute forme de confrontation avec les transfuges du PS passés à En Marche ! En coulisses, les bidouillages entre ceux-là ont en réalité déjà commencé.


Pris en étau entre le besoin vital pour le PS de sauver des élus et la nécessité pour M. Macron s’il accédait à l’Elysée de disposer d’une majorité gouvernementale, EELV est une fois encore le dindon de la farce. Parmi les 42 circonscriptions promises à EELV par l’accord électoral, une bonne dizaine correspond à des circonscriptions détenues par des députés du PS désormais labellisés En marche ! Là où certains écologistes croyaient s’éviter une primaire avec le PS, ils en sont pour leurs frais et retrouveront face à eux les loups déguisés en agneaux. La belle affaire !

Quant au PS, s’il cherche à éviter des affrontements fratricides entre candidats issus de ses rangs, il attend surtout en retour que En marche ! adopte une politique non hostile à son endroit sur un certain nombre d’autres circonscriptions. Bien sûr les ingénus y verront simplement des gages donnés gratuitement par le PS à M. Macron. Et ce dernier clamera haut et fort qu’il n’a rien demandé et qu’il n’y aura « pas d’accord d’appareil ». Bien sûr. Comme chacun sait, les cadeaux sont la base de la tambouille électorale… Ceux qui par contre n’ont que trop vu par le passé les mécanos électoraux du PS savent que ceux-là, issus du même moule, M. Ferrand secrétaire général d’En marche ! étant par ailleurs député PS sortant, sont déjà en négociations avancées. La preuve, le premier cercle macronistes comme MM. Ferrand ou Castaner et les barons locaux comme MM. Cresta et Calmette, passés à temps à En marche !, ont gagné un simple adversaire EELV. A Lyon, c’est M. Collomb qui bénéficie de la désertion organisée du PS au profit du PRG.


On peut donc dès à présent prendre le pari que si tant est que En marche ! investisse des candidats dans les 577 circonscriptions, ce qui reste à démontrer, le PS macrono-compatible se verra épargné de candidatures de trop de poids chez quelques uns de ses caciques inamovibles. MM. Cambadélis et Borgel se voient à cet effet sanctionnés en tant que 1er secrétaire du PS et secrétaire aux élections pour que En marche ! puisse mieux discuter directement les intéressés. M. Macron pourra alors s’éviter ce qu’il appelle un « accord d’appareil » quand il aura créé les conditions pour négocier avec chacun de manière bilatérale. La tambouille ramenée à l’échelle de la circonscription n’en reste pas moins de la tambouille électorale…


De son côté, le clan de Benoît Hamon n’aura une fois encore que ses yeux pour pleurer. Les siens sur lesquels il comptait pour reconstruire le PS se voient cornaqués d’un côté par la direction du parti et de l’autre ostracisés par avance par M. Macron qui fait le choix de préserver celles et ceux qui sont compatibles avec sa politique. Les derniers espoirs de reprendre la main sur le parti s’évanouissent…

La présidentielle n’est pas même passée que la vieille politique reprend ses droits et d’abord chez ceux qui s’auto-estampillent d’être le renouveau. Mais rassurons-les. Ils auront d’autant moins à négocier et d’autant plus de temps pour le faire que la présidentielle s’arrêtera pour eux au soir du 23 avril.


Retrouver le blog de François Cocq : cocq.wordpress.com



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