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LE BILLET

Hollande s’en prend à Mélenchon : le retour du refoulé de 2005



Invité de l’émission C dans l’air sur France 5 ce dimanche 16 avril, François Hollande a cru bon de profiter de cette tribune pour une fois encore s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon. Face à la vague populaire qui monte, le chef de l’état se pose une fois encore en rempart du système qui vacille. C’est Pâques et le chef de bande du Oui de 2005 est ressuscité.


« Jean-Luc Mélenchon, il ne représente pas la gauche que je considère comme celle qui permet de gouverner, et il a des facilités qui quelquefois tombent dans le simplisme. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de responsabilité dans les massacres chimiques en Syrie. On ne peut pas considérer que Poutine peut faire n’importe quoi. On ne peut pas sortir de l’OTAN sans que ça ait des conséquences, on ne peut pas mettre en cause ce qui a été la grande construction européenne et surtout quand on se réclame de François Mitterrand ». La sortie présidentielle de ce dimanche est aussi virulente qu’elle est grotesque par sa caricature. Arrêtons-nous une seconde sur le fond.


Passés les jugements de valeur qui renvoient à la sienne propre et qui sont donc de peu de poids, M. Hollande cherche à effectuer une démonstration par l’exemple au prix de mensonges, falsifications et caricatures : « On ne peut pas dire qu’il n’y a pas de responsabilité dans les massacres chimiques en Syrie », ben non, Jean-Luc mélenchon ne l’a jamais dit, il a au contraire précisé que les responsables, quels qu’ils soient, devraient être traduits devant le tribunal pénal international. Quels qu’ils soient ! Est-ce cela qui dérange M. Hollande, lui qui, dans les pas de M. Trump, a choisi tout de go et avant toute enquête de l’ONU le coupable idéal comme si nous n’étions pas instruits depuis 2003 et la guerre d’Irak, des manipulations qui peuvent, ou non, exister en de telles circonstances ? « On ne peut pas considérer que Poutine peut faire n’importe quoi ». Effectivement non. C’est pourquoi Jean-Luc mélenchon prône une France souveraine et indépendante. In-dé-pen-dan-te. « On ne peut pas sortir de l’OTAN sans que ça ait des conséquences ». Et bien oui cela en aura. C’est le but d’ailleurs, que la politique internationale se fasse à nouveau sous l’égide de l’ONU qui regroupe tous les pays de la planète et non sous direction étatsunienne ! Et c’est pour cela que cela se prépare, avec un retrait immédiat du commandement intégré de l’OTAN puis une sortie progressive à l’horizon 2022. « On ne peut pas mettre en cause ce qui a été la grande construction européenne », nous y voilà !


Que Jean-Luc Mélenchon ne soit pas un béni oui-oui de l’Europe bruxelloise et qu’il veuille établir un rapport de force sur la base d’une stratégie plan A / plan B, voilà qui chatouille M. Hollande. Et ce n’est pas d’aujourd’hui. Souvenez-vous : en 2005, celui qui était alors 1er secrétaire du PS était aussi le chef de file du OUI au Traité Constitutionnel Européen (TCE). A l’époque, après avoir cherché à museler son propre parti et menacé d’excommunication les partisans du NON, il allait jusqu’à poser en Une de Paris-Match avec M. Sarkozy pour opposer au peuple ce qu’il considérait à bon compte être la légitimité de la Caste. Déjà les caricatures fleurissaient : on nous promettait qu’en cas de victoire du NON ce serait le chaos. Et bien non ! Le pays a continué à fonctionner, les trains à rouler, l’eau à couler du robinet, les lettres à être distribuées, car ce ne sont pas ces gens là qui font fonctionner le pays mais celles et ceux qui veulent mettre bon ordre là où réside réellement le chaos, dans la démocratie qui elle ne fonctionne plus.


Douze ans et un quinquennat gâché plus tard, voilà donc François Hollande qui remonte au créneau contre Jean-Luc Mélenchon pour chercher à contraindre le peuple et tenter de dégager la route à l’européiste béat M. Macron. Il sait que pour cela il doit endiguer la dynamique populaire qui fédère autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Quitte à ménager le chien de garde du système que représente Mme le Pen comme il le faisait déjà en 2005 en déclarant : « Si Le Pen se fait discret, c’est que d’autres font le travail à leur place » et quand bien même pour la première fois depuis des années Jean-Luc Mélenchon réussit-il à faire reculer les idées et la base électorale du FN. Quitte à accepter le risque d’un pis-aller que serait M. Fillon comme l’était M. Sarkozy en 2005 qui avait ensuite pu remporter la présidentielle deux ans plus tard…et refaire passer en s’affranchissant cette fois du peuple le Traité constitutionnel européen déguisé sous les habits du Traité de Lisbonne avec la complicité de M. Hollande (mais aussi notamment de MM Fillon ou encore Hamon…). Ce sont donc les mêmes méthodes que celles de 2005 qui sont déployées.


Comme en 2005, le scénario était cette fois encore écrit à l’avance : l’alternance du vieux monde devait veiller au grain et prévoyait de se déguiser sous les habits d’un jeune premier docile si les choses tournaient mal. Mais cela c’était avant. Avant l’irruption populaire qui bouscule la donne. En 2005, les enquêtes d’opinion donnaient la partie pliée avant qu’en mars un déversement populaire ne vienne changer le cours des choses. C’est aussi en mars que la force magmatique du peuple a commencé à se déverser cette année par la brèche ouverte par Jean-Luc Mélenchon. A quelques jours du scrutin, en 2005, ils ont voulu nous faire croire à un sursaut du OUI et un tassement du NON. Nous savons donc à quoi nous aurons droit cette semaine. Mais comme en 2005, dans les urnes, le résultat sera plus puissant que jamais, la force du peuple aura trouvé son chemin, par delà tous les Hollande, Macron, Fillon, Le Pen et autres tenants du système. La victoire volée de 2005, nous ne la laisserons pas cette fois galvaudée car il est l’heure d’écrire enfin un Avenir en commun.


Retrouver le blog de François Cocq : cocq.wordpress.com



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